Ne tournez pas le dos à votre mal de dos

Faites-vous partie des 20 % de français qui souffrent d’un mal de dos chronique ?

logo-top-FrenchSi vous avez un mal de dos depuis plus de 3 mois, alors, oui vous en faites partie. Vous pourriez donc être intéressé(e) par cette campagne “Ne lui tournez pas le dos” lancée le 7 Avril dernier par l’AFLAR (Association française de lutte anti-rhumatismale), en partenariat avec l’AFS (Association France Spondyloarthrites) et le laboratoire AbbVie. Cette campagne, annonçant que le mal de dos chronique est devenu un véritable enjeu de santé publique, vise essentiellement à vous permettre de savoir si vous souffrez d’un mal de dos mécanique ou d’un mal de dos inflammatoire. S’il s’avère que votre mal de dos est d’origine inflammatoire (1 cas sur 20), cela vous permettra de bénéficier d’une prise en charge adaptée.

Depuis une vingtaine d’années, la proportion de personnes souffrant de mal de dos en France n’a cessé d’augmenter. A présent, plus de 80% de la population se plaint de cette pathologie qui peut être de plusieurs types et avoir plusieurs origines.

  • Le mal de dos mécanique (lumbago, hernie discale, arthrose, pincement discal, etc.) est le plus fréquent. Les personnes souffrant d’un mal de dos mécanique le décrivent souvent comme «une douleur lancinante» ou comme «une douleur vive» qui s’intensifie avec l’effort et diminue avec le repos.
  • Le mal de dos inflammatoire généralement causé par des maladies auto-immunes (telles que la spondylarthrite ankylosante, le rhumatisme psoriasique…) apparaît généralement progressivement chez des personnes plutôt jeunes et cause des douleurs qui ne diminuent pas avec le repos. Le cancer et l’infection de la colonne vertébrale peuvent aussi conduire à un mal de dos inflammatoire chronique.

mal de dos

Personnellement, je trouve très bien qu’on veuille mieux connaître et mieux soigner ce “mal du siècle” comme on dit.

Cependant, en entendant le lancement de cette campagne à la télévision et en lisant les informations données sur le site correspondant, j’avoue que plusieurs choses me posaient question sur les raisons de lancer une campagne sur le mal de dos inflammatoire chronique.

Les diverses annonces de cette campagne ne mentionnaient pas le laboratoire AbbVie (par exemple, Sciences et Avenir santé ne citant que l’AFLAR à l’origine de cette initiative). Cette grosse firme pharmaceutique américaine est en fait propriétaire du site et de la campagne.

Pourquoi axer une campagne principalement sur les pathologies chroniques (20 %), inflammatoires (5%) et dues aux maladies auto immunes (là, le % n’est pas connu par rapport aux pathologies chroniques dues au cancer ou à une infection) ?

Le pourcentage de malades visés par cette campagne doit être au final extrêmement faible alors que la campagne semble s’attaquer à un enjeu de santé publique majeur, ce qui est vrai si on parle de tous les cas de pathologies chroniques, essentiellement mécaniques.

Via l’article de arretsurimage.net , j’ai découvert le site de Formindep, association de médecins et de citoyens pour une formation et une information médicales indépendantes, qui décrypte une campagne publicitaire déguisée.

Il s’avère que la campagne vise essentiellement cette pathologie inflammatoire chronique qu’est la “spondyloarthrite axiale non radiographique”.

Bien sûr, je ne conteste pas le bien fondé du traitement des patients atteints de “spondyloarthrite axiale non radiographique” par le médicament en question, le Humira, bien que, selon l’Agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA), citée par le Formindep, l’intérêt de ce médicament pour cette pathologie… reste encore à prouver.

Vu les questions finalement simplistes posées dans cette campagne pour savoir si l’on souffre d’un mal de dos chronique inflammatoire, ne risque-t-on pas de surévaluer le nombre de personnes à traiter pour encore mieux vendre un médicament ?

Comme il est connu qu’il vaut mieux prévenir que guérir, au moins pour les pathologies du dos mécaniques, pensez à faire attention à vos postures et à gérer éventuellement votre stress (l’autre mal du siècle, tiens tiens…)

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